(Document retrouvé daté de mai 1977)
En avril 1975 le Conseil Municipal adoptait un texte
intitulé :
" POUR UNE ACTION CULTURELLE
MUNICIPALE "
qui constitue d'abord un appel à la discussion et
à la réflexion nécessaires à l’élaboration des projets de la
Municipalité en matière culturelle.
La MAISON DES JEUNES ET DE LA CULTURE, créée voici
une douzaine d'années, n'a pas bénéficié, jusqu'à maintenant, de
conditions favorables lui permettant d’occuper dans la Commune la
place à laquelle elle aspire.
Cependant et malgré le rôle modeste dans lequel
les circonstances l’ont maintenue, elle veut, par ce document,
apporter au débat ouvert en avril 1975 quelques éléments qui
constitueront sa contribution à la recherche entreprise.
Cette contribution n'est d'ailleurs pas
désintéressée. Consciente de sa vocation, la M.J.C. a la volonté d’obtenir
maintenant les moyens de remplir pleinement sa fonction.
Par ailleurs, les récentes élections amènent la
Municipalité à remettre la réflexion sur le métier.
Le moment semble donc venu pour la M.J.C. de
présenter son dossier.
Le document municipal d'avril 1975 est divisé en
deux parties dont la première est une interrogation :
"QU’EST-CE QUE LA
CULTURE ?"
La question n'est pas nouvelle car la notion de
culture, fort ancienne, a suivi une lente évolution au cours des ages
et selon les lieux. Cependant, c'est surtout, semble-t-il, depuis la
fin de la 1ère guerre mondiale que le débat sur la culture s'est
élargi et amplifié, opposant la "Société des esprits" aux
tenants de la culture populaire, la culture traditionnelle à la
culture moderne, la culture élitiste et la culture individuelle à la
culture de masse, littéraires et scientifiques, culture et
civilisation...
Nombreux sont ceux qui se faisant une
représentation personnelle de la culture en ont proposé une
définition. Ouvert depuis longtemps, le débat est loin d'être
clos...
La difficulté rencontrée pour définir la culture
commence d'ailleurs non seulement avec l'idée mais aussi avec le mot
"CULTURE" qui est pris dans des sens multiples :
a) La culture peut signifier l'héritage acquis
par un groupe au long de son histoire ; le sens est alors proche de
civilisation,
b) La culture peut également signifier la somme
des connaissances acquises par un homme,
c) La culture peut encore signifier une vision du
monde auquel on aspire et en fonction de laquelle se forme
l'appréciation et s'établit le comportement.
Chacun de ces trois sens recouvre un aspect
différent d'une même idée : l'héritage acquis c'est le passé, la
somme des connaissances c'est le présent, la vision du monde c'est le
futur.
Mais ce passé, ce présent, ce futur ne sont pas
les mêmes pour tous les hommes :
L'héritage de l'histoire n'est pas le même pour un
Chinois ou un Marocain et, s'il comporte un patrimoine commun, il est
encore différent pour un Alsacien et un Breton, un Picard et un
Provençal, un Vendéen ou un descendant des Camisards, etc..
- les connaissances sont si nombreuses que
personne ne peut prétendre les avoir toutes; en conséquence de
quoi les critères d'appréciation en fonction desquels on est
généralement réputé cultivé varient selon les époques, les
lieux, les groupes sociaux.
- la vision du monde auquel on aspire diffère
également beaucoup d'une personne à l'autre. Que ce soit à
l'intérieur des frontières de France ou au sein de la
communauté plus réduite que forme la population de la commune,
on peut donc dire qu'il existe à la fois un patrimoine commun et
des particularismes incontestables.
Cette première analyse nous amène donc à
constater, comme le débat cité plus haut l'a déjà démontré, qu'il
n'existe pas une culture mais "des cultures".
Cette affirmation est loin d'être généralement
admise et il convient de s'interroger sur les motifs de ce refus, non
sans avoir d'abord constaté qu'il semble essentiellement fondé sur
les critères d’appréciation des connaissances.
Depuis le Moyen Age, la société est fondée sur l’opposition
entre ce que l’on appelle – et la masse le lui reconnaît – une
supériorité politique, économique, intellectuelle, morale,
spirituelle, etc.. Cette supériorité est sanctionnée notamment par
l'éducation et par l'appréhension d'un certain nombre de
connaissances. Ainsi se sont établies diverses gammes de connaissances
qu’il convient d'avoir pour être réputé cultivé. Quiconque n'a
pas acquis un certain nombre de celles-ci reste un être considéré
comme inculte.
Ceci est l'opinion commune aussi bien de
"l'élite" qui entend conserver sa
"supériorité" que de la masse qui sent que dans la
société où elle vit l'accès aux connaissances reconnues est
indispensable à sa promotion sociale.
Le mot culture a acquis de cette manière un sens
exclusif. La masse elle-même comprend le mot de cette façon. Pour de
nombreux hommes, la culture c'est un ensemble de connaissances
auxquelles ils n'ont pas accès. Il y a absence d'intérêt culturel
parce que beaucoup se sentent étrangers à un univers de connaissances
très différentes de leur propre culture sociologique, étrangères à
leur univers, abstraites à leurs yeux parce que non en lien avec la
vie.
Le refus de la diversité des cultures est opposé,
par ceux qui possèdent ou croient posséder "la culture", à
toute culture autre que la leur. Il faut alors malheureusement
constater que les milieux ainsi écartés de "la culture"
n'ont, bien souvent, pas conscience de posséder eux aussi un
patrimoine culturel non dépourvu de valeur.
Pour pousser un peu plus l'analyse il faut
peut-être préciser ce que la culture n'est pas.
Dans le volume n0 1552 de la collection
"Que sais-je ?" intitulé "Culture individuelle et
culture de masse" on trouve une réponse :
" (La culture n'est pas :) une somme de
savoir ou même un sommet des connaissances, une éducation raffinée,
une formation achevée, une haute spécialisation, un snobisme pour
"savants" ou "lettrés", un luxe de la pensée,
l'ornement d'une société d'abondance, une évasion, un culte de soi,
un domaine réservé à des privilégiés, un monopole dont l'État se
ferait à la fois juge et partie, l'expression d'une conscience de
classe ou de masse, le bien de consommation d'une industrie culturelle.
" Elle refuse de se laisser assujettir. Ce
qui la rabaisse, la corrompt, l'avilit, lui est étranger. Elle
n'appartient ni à des clans, ni à la puissance publique, ni aux
marchands de la société capitaliste.
Ni les lettres, ni les arts, ni les sciences ne
sauraient à tour de rôle l’accaparer. Sans liberté, elle se perd.
Sans disponibilité, elle s’étouffe."
Ceci étant posé, il n’est pas question de
méconnaître toutes les grandes créations dues au génie humain et de
mépriser les peintres, les musiciens les architectes, les
écrivains... dont les noms sont connus de tous. Mais de plus en plus
le culte de la vedette nous est imposé et cela a peut être contribué
à donner une conception élitiste de la culture.
Voyons les choses de plus près :
Les tailleurs de pierre de nos cathédrales du Moyen
Age, les verriers qui en ont fait les vitraux n’ont pas laissé de
nom et leur œuvre est encore admirée de nos jours. Ces gens
n'étaient pas des étrangers au peuple, séparés de lui par une
barrière d’incompréhension; ils répondaient au contraire à son
attente par la création de forme et de visages reconnaissables.
A l'époque où les princes et les puissants avaient
des orchestres, on chantait aussi dans les échoppes et les
chaumières, des musiciens méconnus composaient pour faire danser le
peuple lors des fêtes. Combien de ces airs ont été repris par les
grands compositeurs et font encore le ravissement de brillants
musiciens.
On pourrait allonger ainsi la liste. Les conteurs n’ont-t-ils
pas repris des récits véhiculés depuis longtemps par de multiples
inconnus parmi lesquels les nourrices tiennent une large part. N’en
est-il pas de même pour les complaintes transmises par les
colporteurs.
Ne faut-il pas admirer le style, la grâce, la
beauté du mobilier paysan, des poteries et des objets utilitaires de
chaque jour qu'ont réalisés les artisans des villages et des bourgs.
N'est-ce pas avec raison que l'on a dénommé tout
cela "Arts et Traditions Populaires". Car il s’agissait
vraiment d’artistes apportant à leur travail un soin exemplaire,
même lorsqu’il s'agissait de travaux les plus simples comme par
exemple le rempaillage des chaises.
Ces gens étaient pour la plupart illettrés... cela
ne les a pas empêchés d'être des CREATEURS.
A l'époque de l'artisanat, le travailleur pouvait,
par son travail, manifester son esprit inventif et créateur. Le
développement technique de notre monde moderne ne permet plus cela. Le
travailleur ne participe plus à la conception et à l'élaboration du
travail, il n'est plus que l’exécutant sans réelle responsabilité,
de tâches souvent répétitives. Dans ces conditions, pour beaucoup de
travailleurs, le travail ne présente aucune possibilité de
développement personnel.
Or l'épanouissement personnel de l'homme constitue l'enjeu de la
culture, c'est donc d'une importance capitale.
L’extension du mot culture de son sens rustique au
sens figuré qui nous préoccupe souligne le dualisme de l'action
humaine ; celle que l'homme mène sur lui-même, corps (culture
physique et sports) aussi bien qu'intelligence, et celle qu'il poursuit
sur le monde qui l'entoure. Dans les deux cas, il s'agit de fertiliser
et de développer les richesses d'un "terrain" qui autrement
demeureraient improductives.
Les développements qui précèdent n’aboutissent
pas à une définition formelle de la culture. Ce n'est pas là leur
objet. Moins que tout autre, en effet, la notion de culture se laisse
enfermer dans une définition mais il n'en était pas moins
nécessaire, tout en laissant le débat ouvert de préciser ce qu'est
notre conception de la culture (et ce qu’elle n'est pas), tant cette
notion a été
Discutée, utilisée, quelquefois détournée et tant elle
conditionne directement l'action que nous cherchons à mener.
Mais la formule M.J.C. n'a pas le monopole de l’action
culturelle, elle n'est qu'une réponse à ce besoin parmi d'autres :
école, famille, associations diverses et, plus généralement livres,
presse, radio, T.V. cinéma, théâtre, etc.. et elle a, à ce titre,
un rôle spécifique à jouer. Sa vocation n'est pas de se substituer
à tel ou tel moyen d'action culturelle mais d'exercer une action qui
lui est propre.
Ce rôle quel est-il et comment la
M.J.C., par ses caractères propres, peut-elle le remplir ?
Créées au moment de la libération, les M.J.C.
traduisaient le besoin ressenti à l'époque de développer une action
culturelle en dehors ou plutôt au-delà des formules traditionnelles
d'éducation (au premier rang desquelles l'école). Malgré
l'évolution qu'a connue à cet égard notre société,
l'extraordinaire essor des courants d'idées et des moyens de les
véhiculer, la vocation des M.J.C. n'a pas changé.
Association à but non lucratif, la M.J.C. a tout
d'abord vocation à pratiquer une action culturelle dégagée du
système du marché, c'est à dire qui ne soit pas seulement
sanctionnée, par la loi du profit et de la rentabilité. Ce caractère
lui permet déjà de se démarquer de bon nombre de moyens d'action
culturelle, dont l'action est souvent étouffée ou bien détournée
des véritables objectifs de la culture.
Association à vocation générale, la M.J.C. est,
par sa nature, différente d'une association de type classique qui est
la réunion de personnes ayant un même secteur d'intérêt ou une
même façon de penser, qui est un organisme à ouverture plus limitée
et dont l'accès est réservé aux adhérents. Ouverte à tous, la
M.J.C. ne s'adresse pas à un public de spécialistes mais favorise en
son sein, ou développe à l'extérieur, les activités et les
animations les plus diverses, ce qui lui permet d'être un lieu ou un
facteur d'échanges et de rencontres.
Association locale, la M.J.C. n'est pas un organisme
isolé. Par l'intermédiaire des fédérations départementale et
régionale auxquelles elle est rattachée, elle fait partie de
l'institution nationale M.J.C. qui fédère plusieurs centaines de
Maisons des Jeunes et de la Culture installées dans toute la France.
L'institution bénéficie ainsi d'un capital de pratique et
d'expérience ayant pour origine la vie de chaque M.J.C., capital mis
lui-même au service des M.J.C. fédérées et, par elles au service de
la collectivité. Malgré les très nombreuses difficultés
rencontrées, l'Institution représente un pôle significatif de
l'animation culturelle et socio-éducative.
Association à statut particulier, la M.J.C. se
distingue enfin par l’originalité de ses structures et de son mode
de fonctionnement. Elle fonctionne tout d’abord dans un cadre de
cogestion qui se concrétise par la composition de son conseil d’administration
auquel siègent le Maire et trois représentants désignés par le
Conseil Municipal à coté des membres élus par l’assemblée générale,
de représentants d’associations associées à la M.J.C. avec l’accord
de l’assemblée générale, d’un représentant de la Fédération
Régionale des M.J.C. et du représentant du Ministère de
tutelle : celui de la Jeunesse et des Sports. La place de quatre
conseillers municipaux au conseil d’administration est le signe des
relations privilégiées de la Municipalité et de la M.J.C.
Elle fonctionne ensuite dans un cadre d’autogestion
qui a pour but de faire prendre en charge par les adhérents eux-mêmes
la vie de leur association. A Savigny, il se concrétise par l’existence
d’un "Conseil de Maison", structure souple, ouverte à tous
les adhérents sans restriction particulière et responsable, selon le
règlement intérieur , "de l’atmosphère et de la marche
quotidienne de la Maison, du programme, du fonctionnement et du
renouvellement des activités".
Ce mode de fonctionnement, qui donne aux adhérents
la possibilité de gérer eux-mêmes leurs équipements et leurs
activités, qui ne sépare pas la gestion de l’animation, favorise l’esprit
d’initiative, initie à la pratique des responsabilités et permet la
participation effective de chacun à la vie de l’Association.
Ce point est fondamental car la M.J.C. n’a pas
vocation à n’être qu’un simple centre de distribution ou de
prestation de loisirs éducatifs où chacun fait un choix de
consommateur moyennant une cotisation modique, reproduisant ainsi le
schéma habituel "producteur–consommateur". Elle ne veut
pas se cantonner à un simple rôle de diffusion culturelle : elle
n’est ni un musée, ni un cinéma, encore moins un équipement de
prestige aux mains de "professionnels de la culture" ; mais,
parce que ses fonctions sont d’abord des fonctions éducatives, la
M.J.C. a vocation à favoriser l’action personnelle et collective, la
prise de responsabilité, l’éveil des consciences chez ses
usagers-adhérents.
Son mode particulier de fonctionnement le permet et
contribue en cela à l’éclosion d’une véritable vie associative,
c’est à dire d’une démocratie directe, vivante et active, il
permet à la M.J.C. de ne pas être coupée de la population, mais bien
d’être gérée pour elle et par elle.
Il n’est pas inutile de rappeler ce qui constitue
en effet un des principes fondamentaux animant l’action des M.J.C.
(extrait du rapport de la commission orientation de la Fédération des
M.J.C. de la Région Parisienne) :
" Nous considérons plus que jamais
indispensable de proclamer la valeur de la culture construite par
ceux-là même qui la vivent, fruit de leur personnalité, de leurs
échanges avec d’autres, de leur insertion dans les différents
groupes au sein desquels ils sont amenés à vivre. Il ne s’agit pas
de subir la retransmission d’une culture de classe considérée comme
universelle. Au contraire, la notion que nous défendons implique l’effort
personnel et collectif, permet la discussion et la remise en cause.
Elle contient l’affirmation que ce qui est fait par les gens a
plus de valeur que ce qui est fait pour eux ".
Association à but non lucratif, lieu d’échanges
et de rencontres, ouvert à tous, intégrée dans une vie fédérative
d’où elle tire force et expérience, enfin contribuant à une
réelle vie associative, dans un cadre démocratique, la M.J.C. par l’ensemble
de ses caractères spécifiques a, on le voit, vocation à répondre
efficacement aux problèmes de la jeunesse et du développement
culturel qui sont, dans notre ville, parmi les plus importants.
Instrument d’action culturelle original, elle a
donc sa place dans notre cité, aux cotés des autres formules d’action
culturelle, au sein de la politique culturelle de la municipalité.
A cet égard, nous avons noté avec satisfaction
que, dans le document municipal d’avril 1975, parmi les moyens
envisagés par la Municipalité pour faire face à ses responsabilités
dans le domaine de la culture, figurait l’aide aux associations.
Cette prise de position est importante car certaines municipalités
choisissent parfois la non intervention dans le domaine culturel ou y
répondent par des actions directes.
Ces deux dernières attitudes ne nous paraissent pas
normales et il est heureux de constater que la Municipalité a fait le
choix de favoriser l’action culturelle par le truchement des
Associations locales.
Nous avons noté aussi que le document municipal
ajoute "au sein des associations, la M.J.C. constitue un cas
particulier. Par son activité et les publics auxquels elle s’adresse,
elle ne vit pas en circuit fermé mais un grand nombre de ses
manifestations s’adressent régulièrement à l’extérieur.
Certaines manifestations s’adressent plus aux divers publics qu’à
ses propres membres. Cette vocation lui donne le droit de recevoir de
la Municipalité une aide particulière..".
On a vu comment cette appréciation de la vocation
de la M.J.C pouvait être complétée et comment, en particulier, les
liens qui existent de fait entre la M.J.C. et la Municipalité
recouvraient davantage que le "droit de recevoir de la
Municipalité une aide particulière", phrase qui, prise
isolément, risquerait de donner de la M.J.C. une image "d’assisté"
qui ne lui convient pas.
Avant d’en arriver aux conclusions de ce rapport,
conclusions qui concernent plus précisément le cas particulier de la
M.J.C. de Savigny, il est bon de voir comment tournent les M.J.C. dans
quelques communes voisines, comparables à la nôtre :
A MORSANG SUR ORGE (20 000
habitants) ; la M.J.C. est installée dans un préfabriqué de
600 m², mais elle utilise la salle Pablo NERUDA pour ses
activités ciné-club, théâtre, musique. Deux permanents (un
directeur et un animateur) plus une secrétaire à mi-temps assurent le
fonctionnement.
Les activités comprennent : lutherie, musique,
géologie, théâtre (y compris celui pour enfants), photo,
audiovisuel, sérigraphie, polyester, tissage, cyclotourisme, canoë
… qui intéressent environ 1.000 personnes dont 230 adhérents.
Elle travaille en liaison avec les écoles. Des
problèmes commencent à se poser en raison du nombre croissant des
personnes qui s’intéressent aux activités.
A RIS-ORANGIS (27.500 habitants),
le local est également un préfabriqué de 600 m² mais elle dispose
aussi d’une antenne sur le Plateau. Trois permanents (un directeur,
une directrice, une secrétaire) plus un animateur à mi-temps pour l’antenne.>
Les activités comprennent : gymnastique (y compris pour le 3ème
age) randonnées pédestres, varappe, yoga, musculation, musique folk,
émaux, poterie, peinture sur soie, photo club, atelier enfants,
anglais, architecture, théâtre, tennis, piscine, permanences de l’Union
des Consommateurs et du Planning Familial.
La M.J.C. compte 600 adhérents bien qu’il existe
aussi un foyer d’adolescents et un centre culturel municipal qui
occupe 4 ou 5 permanents. Il n’y a pas de concurrence entre la M.J.C.
et le foyer et le centre.
A GRIGNY (26.000 habitants) la M.J.C.
dispose, dans le centre, d'un local en dur de 800 m2 dont une salle de
spectacle de 300 p1aces plus deux autres locaux à la Grande Borne
(ensemble 500 m2 mais de taille très inégale).
Deux permanents (un animateur et un directeur) plus
une secrétaire à mi-temps. En outre un animateur payé directement
par la Municipalité est employé à la Grande Borne et la
M.J.C. emploie quatre vacataires pour ses diverses activités.
Les adhérents sont 500 mais la M.J.C. touche
davantage de personnes. Elle travaille en liaison avec les écoles.
Ses activités sont :
Au centre, théâtre, expression corporelle,
peinture sur soie, poterie, tissage, dessin, danse, gymnastique, radio
modélisme, photo, équitation, économie familiale, expression
graphique.
A la Grande Borne : arabisation, télé club,
ciné-club, animation de rue, mosaïque, masques, modelages, club
magie, sortie plein air, sculpture, vernis, photo, dessin, peinture,
taxidermie, instruction civique.
A DRAVEIL (29.000 habitants) la
M.J.C. disposait naguère d'un local de 240 m2, elle avait 400
adhérents et deux permanents et demi la faisaient fonctionner.
Un incendie ayant ravagé le local, des travaux ont
été entrepris qui ont comporté :
- la réparation de l'ancien local,
- et un agrandissement en dur, de 460 m2 sur deux niveaux (coût
1.150.000 francs).
La M.J.C. a maintenant trois permanents : un
animateur "Fonjep", un régisseur, et un animateur de foyer
plus, à mi-temps, une hôtesse d'accueil et une secrétaire
gestionnaire. La M.J.C. n'emploie pas de vacataires, tous ses
animateurs d'activités sont bénévoles. La M.J.C. fait un gros effort
de formation.
Le personnel peut être jugé important mais la
M.J.C. a, à coté du secteur traditionnel M.J.C., un foyer de jeunesse
où elle accueille des jeunes un peu marginaux qui ne sont pas
adhérents. C'est un secteur difficile qui requiert un bon encadrement
(aucun sens péjoratif à ce mot).
On trouve à la M.J.C. les mêmes activités que
dans les autres maisons déjà citées, mais la M.J.C. s'intéresse
également au 3ème age.
CORBEIL-ESSONNES (39.000
habitants) la M.J.C. occupe un bâtiment de construction récente dont
500 m² sont utilisés pour les activités culturelles, un niveau du
bâtiment étant réservé au restaurant dont elle assume la gestion.
Elle emp1oie en permanence deux directeurs et un
animateur plus une secrétaire et un comptable auxquels le restaurant
apporte la plus grosse partie du travail.
La M.J.C. qui compte 320 adhérents inscrits (en
dehors du restaurant) a des activités de plein air (canoës-kayaks,
randonnée pédestre, varappe), des ateliers photo, expression
corporelle, théâtre, poterie céramique, arts plastiques,
sérigraphie lithographie, travaux manuels, aéromodélisme, des
activités ciné jeunes, ciné réalisation, ping-pong et pétanque.
Elle entretien de bonnes relations avec le Centre
Culturel qui, de son coté, emploie 22 permanents.
A noter :
- qu'à Corbeil, 70 personnes ont été recensées comme travaillant à
l'animation socioculturelle,
- que la subvention municipale de fonctionnement allouée à la M.J.C.
est de 100.000 F (soit 98 % du total).
A PALAISEAU (29.000
habitants) la M.J.C. occupe un bâtiment semi-dur, semi-préfabriqué,
développant 1.000 m2 sur deux niveaux mais le principe d'un prochain
doublement de la superficie a été admis par la Municipalité car la
M.J.C. compte près de 2.00O adhérents et touche près de 6.000
personnes. la M.J.C..
Pour son fonctionnement, la M.J.C. occupe :
- en permanence, deux directeurs, une secrétaire et un
agent d'entretien,
- 17 vacataires dont deux à mi-temps.
Les activités sont en rapport avec le nombre des
personnes touchées : activités d'échange et de rencontre, activités
sociales et d'intérêt familial, activités d'expression, activités
de pratique sportive, séjours voyages week-ends.
Toutes ces activités sont ouvertes aux gens de tous ages.
A SAVIGNY, la M.J.C. n'a pu, quant à
elle, moins que dans les communes voisines, remplir jusqu'à ce jour le
but pour lequel la plupart des associations locales la créèrent.
Depuis 10 ans, elle est dans une impasse : sa
mauvaise implantation, l'inadaptation de son local et l'absence de
personnel permanent ne lui ont pas permis d'assurer normalement son
rôle éducatif et culturel. C'est, selon le mot d'un Inspecteur de la
Jeunesse et des Sports "la plus moche M.J.C. de l’Essonne".
Revenons sur ces problèmes principaux :
Sa mauvaise implantation : située à l'écart
des centres d'animation, la M.J.C. est d'un accès difficile (que
renforce l'absence de fléchage) pour les personnes qui veulent la
fréquenter. Implantée en pleine zone pavillonnaire, nombre
d'activités qui sont pourtant spécifiquement de son ressort :
musique, danse, réunions de masse... lui sont interdites parce que
génératrices de bruit et donc de gène pour les voisins immédiats.
L'inadaptation du local : l’exiguïté,
l'absence d'insonorisation, l'agencement mal conçu et l'inconfort du
préfabriqué construit il y a 10 ans sont suffisamment patents pour
qu'il ne soit pas nécessaire de s'attarder plus longuement sur ce
point. Soulignons qu'actuellement une surface de 800/1000 m2 est
considérée comme le minimum viable pour ce type d'équipement.
L'absence de personnel permanent :
jusqu'ici seule la présence d'un noyau de bénévoles qui,
heureusement, a toujours pu se renouveler au fil des années, a permis
la survie de la M.J.C.. Toutefois, les limites inévitables à la
disponibilité de ces adhérents, qui pour la plupart exercent une
activité professionnelle à plein temps, et l'ampleur grandissante des
tâches liées à la vie de la M.J.C. (tant sur le plan administratif
que sur celui de l'animation même) font apparaître l’insuffisance
de ce fonctionnement. Contraints à faire de la gestion "au jour
le jour", sans avoir le temps de se former (par des stages
notamment), ou de réfléchir suffisamment sur le sens de leur action
et les modalités de celle-ci, l'équipe de bénévoles en vient
fatalement au découragement, au sentiment d'échec devant les
résultats auxquels elle ne peut parvenir dans un domaine difficile, et
1es besoins qui existent et auxquels elle ne peut répondre.
Cette situation est grave car elle arrive à fausser la pratique
même du bénévolat, pratique qui en elle-même apparaît de plus en
plus condamnée dans notre société, mais qu'il est pourtant
indispensable de maintenir parce qu'elle est la meilleure école de
formation aux responsabilités, d'ouverture aux problèmes et une des
seule façons qui existent de pouvoir faire passer les individus du
simple stade de la "consommation culturelle" à celui de
l'action culturelle proprement dite.
Si donc le bénévolat est nécessaire au sein de la
M.J.C., il n'apparaît désormais plus suffisant pour assurer à lui
seul la bonne marche de celle-ci. C'est pourquoi la nécessité d'un
personnel permanent apparaît fondamentale pour permettre enfin le
véritable "décollage" de l'association.
Mauvaise implantation, inadaptation du local,
absence de personnel permanent, ces trois facteurs conjugués non
seulement empêchent la M.J.C. d'être un pôle d'attraction pour les
jeunes, mais encore l'obligent à refuser à un grand nombre la
possibilité d'y exercer les activités de leur choix. Ils expliquent
pourquoi la M.J.C. actuelle ne peut être que condamnée à végéter
voire, à long terme, à mourir.
Il n'est pas question d'ignorer le contexte
particulier dans lequel se situe notre ville et qui rend toute action
culturelle difficile
-
contexte géographique : étalement de
Savigny, proximité immédiate de Paris où se trouve la
plus grande concentration de lieux de spectacles,
théâtres, cinémas, etc..
-
contexte socio-économique : Savigny est
ce qu'il est convenu d'appeler une
"ville-dortoir" où la population, après ce qui
est consacré au travail, au transport, à la vie
familiale, n’a plus le temps suffisant pour "autre
chose",
-
contexte financier : est-il besoin de
rappeler les difficultés dans lesquelles se débat à cet
égard la commune ? etc..
Sans nier ces problèmes donc, nous
pensons cependant qu'une M.J.C. a sa place et doit pouvoir se
développer, comme dans les communes voisines.
Regardons en effet les choses d'un peu plus près :
Sur une population totale de 34.700 habitants,
Savigny compte 11.000 moins de 20 ans, soit près du tiers de ses
habitants. Sur ces 11.000, 9.800 ont entre 6 et 20 ans. Même en tenant
compte d'une diminution du nombre des naissances, la
"clientèle" potentielle d'une M.J.C. n'est pas sur le point
de s'éteindre.
Au surplus, la M.J.C., sans vouloir entrer en
concurrence avec les autres Associations de la commune, n'entend point
être cantonnée dans les activités destinées aux jeunes.
La situation actuelle de la M.J.C. à Savigny n'est
donc pas normale et nous insistons très fortement sur l'urgence des
solutions car si l'on peut considérer comme un miracle la survie
actuelle de la M.J.C., il faut bien savoir que ce miracle ne durera pas
et, à bien des signes, on peut pronostiquer que sans remède rapide
auquel la Municipalité doit concourir, la M.J.C. s’éteindrait
bientôt définitivement.
Ce serait un rude coup porté à la vie associative dans notre ville
et au développement culturel de celle-ci.
En conclusion des différentes considérations qui viennent d'être
développées, nous sommes amenés à faire à la Municipalité les
propositions suivantes :
- Dans les plus brefs délais, il faut doter la M.J.C. d'un
Directeur permanent car il n'est plus possible d'assurer un
bon fonctionnement, même dans le local actuel, avec le seul
concours de bénévoles.
À cet égard, nous signalons que la Fédération Régionale
des M.J.C. de la Région Parisienne serait en mesure de nous
procurer un Directeur dès le mois de septembre prochain.
- Dès maintenant, il faut se pencher sur un projet concret de
construction prochaine d'une vraie M.J.C.
Il est prématuré de présenter un plan de la M.J.C. que nous
souhaitons voir édifier, tant que le choix du terrain n'aura
pas été décidé. Mais, pour faire ce choix, il faut tenir
compte et de l'emplacement et d'une surface optima à fixer.
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Il faut assurer pleinement la concertation
Municipalité/M.J.C., dans le cadre de la cogestion, tout en
conservant la spécificité et l'indépendance de la M.J.C.
Cette concertation a été en partie prévue dans la
convention actuelle entre la M.J.C. et la Municipalité
puisque un alinéa mentionne une rencontre annuelle pour
discuter de la subvention.
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Enfin il faut continuer la concertation
entre tous ceux qui sur le plan local ont des responsabilités
culturelles et socio-éducatives afin de bien coordonner les
activités.
Il ne s'agit pas d'enfermer la M.J.C., les Offices
municipaux et la Commission culturelle municipale dans un cadre rigide
mais de délimiter très approximativement le domaine respectif de
chacun.
Dans notre grande ville, il y a tant à faire que tous doivent
trouver leur place mais il s'agit d'éviter la concurrence et de
développer la coopération.
A titre d'exemple, il ne nous parait pas de la
compétence de la M.J.C. d'organiser un spectacle comme celui dont
Dalida fut la vedette sauf, peut-être, si ce gala était organisé au
bénéfice d'une œuvre (par exemple lutte contre la faim) et à la
suite de demandes faites à la M.J.C. par des Associations ou
Groupements.
Par ailleurs nous estimons qu’une M.J.C. dynamique
et des Associations vivantes apporteraient beaucoup aux Offices et
contribueraient à renforcer leur rôle.
Tout ceci est un vaste programme qui est de nature
à stimuler et à développer l'activité culturelle de notre ville
mais qui représentera un effort financier important et soutenu.
En effet, il est vain de croire que tout sera
résolu lorsque la M.J.C. aura été construite et équipée,
lorsqu'elle aura été pourvue d'un animateur.
Bien au contraire, le développement prévisible des
activités entraînera progressivement la nécessité d'accroître la
subvention annuelle de fonctionnement et ultérieurement un seul
permanent sera sans nul doute insuffisant
Il nous est impossible de chiffrer maintenant
l'accroissement de cet effort mais une enquête de Municipalité
auprès des communes voisines citées plus haut apporterait
certainement des éléments de réponse à cette question.
Il est par ailleurs bien entendu que dans la limite
de ses faibles moyens, la M.J.C. continuera son action en cours à
laquelle elle souhaite associer toutes les bonnes volontés et toute la
population pour obtenir de l'État une aide permettant à la
Municipalité d'apporter, dans les meilleures conditions, une réponse
favorable à nos demandes qui nous sont inspirées par le souci du bien
commun de la population.
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